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Pouvez-vous le sentir ?

Est-ce que vous pouvez l’entendre ?

C’est l’odeur indescriptible du printemps et le chant du matin de la nature.

Ici, dans l’Ain, en face du Beaujolais, les signes du printemps sont une grosse affaire pour tout le monde. Nos territoires vivent au rythme des saisons, de la culture de la terre et de la vigne. Il est déjà fin mars, et les bassins reprennent déjà vie avec leurs habitants que nous aimons toutes et tous : ces majestés les koï.

Le printemps signifie un changement de températures. L’eau peut prendre de 2 à 5 degrés de différence en un jour. C’est l’époque de l’année où il faut prendre le courage de remettre les mains dans l’eau du bassin pour aller reconnecter la pompe aux tuyaux de filtration.

Malheureusement nous n’avons pas encore passé Noël mais ce temps de renaissances si complexe à gérer pour nos bassins, qui sont des milieux souvent fermés, doit se préparer dès maintenant.

Une des questions les plus fréquentes que nous avons aux Jardins Aquatiques :

« Qu’est-ce que vous faites pour vos bassins du Parc afin de préparer vos koi pour de tels changements de conditions climatiques ? »

Comme nous avons une quarantaine de bassins différents au sein des Jardins Aquatiques, depuis 20 ans nous avons essayé beaucoup de choses. Beaucoup de produits. Nous bénéficions en plus de l’expérience de nos clients qui nous appellent chaque jour pour nous exposer leurs problèmes de bassin ou de poisson.

Nous avons essayé chaque produit « Miracle » au fil des années… Nous ne vendons d’ailleurs que des produits naturels et testés dans nos bassins. Chaque représentant de commerce qui vient subit le même sort : « laissez-nous tester votre produit et si ça marche nous le vendrons ».

Nous retenons quelques enseignements pour gérer nos propres bassins et donc le « cadre de vie » de nos majestés le koï (nous avons près de 400 koï en permanence aux Jardins Aquatiques et jusque plus de 2000 en fonction de la saison, chacune vivant ou en bassin dans le Parc, ou sous serre, ou dans les pièces d’eau du magasin, donc dans des écosystèmes très différents les uns des autres, ce qui nous donne beaucoup d’expériences variées)

Les Koï sont le principal benchmark d’une qualité d’eau du bassin adéquat à leur développement. Il faut bien entendu se documenter en lisant les livres dédiés aux bassins et aux koï pour intégrer un socle de base de connaissances sur, à la fois les bassins et sur les koï. Vous pouvez aller sur les forums qui rassemblent beaucoup de passionnés. Les pages et groupes Facebook sont aussi une source importante de partages d’expériences et de connaissances.

Enfin, triez le vrai du faux sur internet et ne nettoyez pas votre bassin ou votre filtre à la javel avec vos koï dans le bassin (lu sur internet …) !

Le premier signe, ce sont vos koï qui vont vous les donner. Ces comportements que l’on n’aime pas voir dans le bassin : les nageoires contre le corps, le plongeon au fond pour filer se gratter sur un pli de la bâche, des sauts hors de l’eau, le blocage en position verticale à la sortie du filet d’eau de filtration, etc…

Dès lors que votre observation confirme un « problème » probable, il faut tester l’eau.

Les tests d’eau sont essentiels et cela reste la base de toute action. Si un Koï montre le moindre signe de faiblesse, nous commençons par le test d’eau. Le pH, le KH, le GH, la teneur en O2 et la température du bassin. On néglige trop souvent de tester les phosphates…Attention, les phosphates ont un rôle très important dans la prolifération des algues filamenteuses.

Préparez votre bassin pour une transition de printemps réussie et un été où nos majestés vont s’embellir à souhait tout en évitant qu’Aeromonas ou Pseudomonas prennent place dans votre bassin. Aeromonas et Pseudomonas provoquent des ulcères, pourriture des ailerons, pourriture buccale, pourriture de la queue. Si cela n’est pas traité, les dommages infligés augmenteront et finiront par tuer le poisson.

Ainsi, il est essentiel que vos bassins soient en hiver plus propre que propre. Ayant des bassins propres, avec peu ou pas de feuilles sur le fond, en gardant un aérateur et un trou ouvert dans la glace si besoin, vous mettez toutes vos chances de votre côté et du côté de vos koï.

Il est important dans certains bassins de ne pas laisser de zones mortes. Par exemple, si vous avez un ruisseau en prolongement de votre bassin principal. L’hiver, les koï peuvent décider de remonter le ruisseau plutôt que de rester dans la partie plus profonde du bassin. Ils vont geler dans la glace. Est-ce qu’ils cherchent de l’eau plus chaude ou bien le soleil présent sur cette partie du ruisseau un jour plus chaud ? Je ne connais pas la réponse à cette question, ce que je sais c’est que nous devons tout faire pour que les koï reste dans la partie oxygénée la plus profonde du bassin. De nombreux bassins sont de construction plus ancienne, ont été conçus pour être des jardins d’eau, ou tout simplement avoir plusieurs zones mortes lorsque les pompes et la circulation sont éteints pendant les mois d’hiver. Les propriétaires de koi ont besoin d’apprendre à reconnaître ces zones mortes pour empêcher les Koï d’y pénétrer. Au Parc des Jardins Aquatiques, nous baissons le niveau de certains bassins pour assécher les zones mortes.

C’est avec quelques préparations d’automne et d’hiver, des changements d’eau et, en général, la surveillance du bassin pendant ces mois de « hors-saison » que nous pouvons vous assurer que lorsque l’hiver partira, les koï vont reprendre leurs activités en toute sérénité au printemps.

Changement d’eau et nettoyage de filtre …

Allez, projetons-nous dès maintenant au printemps !

Si vous n’avez pas déjà fait de changements d’eau, c’est peut-être la chose la plus importante que vous pouvez faire.

Vos filtres ont besoin d’un nettoyage approprié. Dans de nombreux cas, les filtres ne sont pas correctement nettoyés et arrêtés à l’automne. Référez-vous à mon billet sur l’entretien en automne : https://lesjardinsaquatiques.org/2016/09/18/votre-bassin-en-automne-conseils-pour-bien-preparer-lhivernage/

Souvent l’hiver déprime le système osmotique des Koï. L’un des problèmes les plus communs au début du printemps est le gonflement du Koï, les yeux gonflés et les écailles relevées. Le traitement pour ce type de ballonnement est assez simple. Apporter le koï dans une grande baignoire de 500 litres de l’eau du bassin qu’il faut réchauffer lentement. J’utilise de l’immunogen ou de l’acclipond pour déstresser le Koï et élève le sel à un taux de 6%. Le koï revient habituellement après une semaine à un état normal avec un système de régulation osmotique en marche.

Pendant ce temps, côté bassin, comme l’eau se réchauffe, je vais commencer à nourrir les koï à nouveau. J’utilise de la nourriture spécifique pour le redémarrage de la nutrition afin de ré-enclencher le métabolisme des Koï. Lentement, une fois par semaine au début et progressant tous les jours seulement quand l’eau passe les 14 degrés. C’est alors que les bactéries fraichement remises dans le filtre vont reprendre leur travail et gérer le cycle de l’azote. À l’occasion, je vais tremper leur nourriture dans du jus d’orange pour un coup supplémentaire de vitamine C. Si vous salez vos bassins, faites-le pendant ce premier mois de redémarrage puis effectuer les changements d’eau au fur et à mesure que les Koï se sentent bien.

Ce qui fonctionne pour un bassin et un passionné ne fonctionne parfois pas pour un autre bassin et un autre passionné…. C’est vraiment un passe-temps qui apporte beaucoup de joie mais chaque personne doit apprendre et travailler par lui-même à force d’observations de son propre bassin et de ses koï.

EN CONCLUSION … Il n’y a pas de tours de magie pour aider votre bassin et vos koï à traverser le changement de l’hiver au printemps et à l’été. Quelques efforts de bon sens. Tout se résume essentiellement à bien nettoyer le bassin avec de la bonne nourriture de saison à donner progressivement puis une qualité de l’eau irréprochable grâce à une filtration efficace. J’ai hâte d’être au printemps, en attendant je vous souhaite de belles fêtes de Noël !

Nicolas.